Ingrid Wallin et la Figuration narrative
Ingrid Wallin, présentée par Bueno Home Gallery, s’inscrit dans le mouvement de la Figuration narrative. Cinéma, bande-dessinées,mais aussi Pop Art et Nouveau Réalisme, ont conduit certains artistes à « dire en peinture ». On trouve à l’origine du mouvement des artistes comme Emile Aillaud, Eduardo Arroyo, ou encore Gérard Tisserand.Ils ont pour objectif de faire de l’Art un outil de transformation sociale. Lors des expositions, la société, les icônes, et même le monde de l’Art sont malmenés.
Gérard Gassiot-Talabot définit ce qu’il entend par figuration narrative: »Est narrative toute oeuvre plastique qui se réfère à une représentation figurée dans la durée, par son écriture et sa composition, sans qu’il est toujours à proprement parler de récit. » Il y a un impact visuel très fort, une expression immédiate, le quotidien devient mythologie. Cette notion de mythologie quotidienne apparaît avec l’exposition du même nom réunissant Gassiot-Talabot, Jean-Louis Pradel, Hervé Télémaque, au Musée d’Art moderne de la ville de Paris. Ici la quotidienneté étant réduite aux trois termes : métro, boulot, dodo.
L’oeuvre de Ingrid Wallin évoque une histoire contemporaine. Elle condense à la surface de l’oeuvre une existence, celle du personnage, centré ou déporté, et rassemble ses pensées faites de rêves et de regrets, comme tout à chacun.
Décryptage de l’oeuvre FUCK de Ingrid Wallin
Ingrid Wallin, artiste Bueno Home Gallery, juxtapose les représentations figurées de deux personnages: une jeune femme tenant un enfant en pleurs et un homme sous les traits du super héros Superman. La totalité de la toile est couverte, il n’y a aucune place pour le vide, la réflexion. Il s’agit sans doute d’évoquer ce qui se passe dans la tête de la jeune femme. Elle semble être dans l’incapacité de s’extraire du quotidien. Ses pensées, des rêves de jeune fille, surgissent sous les traits d’un crapaud couronné, laissant envisager la possibilité du prince charmant. Le poney licorne lui aussi appartient au monde de l’enfance. Les références à la B.D. sont évidentes: la bulle en haut à droite mais aussi le Superman au regard complètement vide. Si la femme pense l’homme quand à lui apparaît comme complètement creux.
La narration est totalement éclatée, il y a de nombreuses entrées. Elle est comme un rébus qui aboutit à une analyse cynique de ce qu’est la vie de cette jeune femme devenue mère trop tôt sans doute. Les sachets de préservatifs intacts ne laissent aucun doute sur le fait que cette naissance est fortuite. L’amour lui même n’est pas assuré, le message de la marguerite effeuillée vient le confirmer. Malbouffe, addiction, le caractère est poussé à l’excès. Les contours très épais du dessin surjouent plus encore cet excès.Le surmenage du personnage est lui aussi symbolisé dans l’oeuvre:vaisselle sale, bigoudis sur la tête. La jeune femme rêve peut-etre encore d’une vie de star, en témoigne la pile de livres sur le monde d’Hollywood. Son tee-shirt portant le mot trash en lettres rouges indique pourtant qu’elle a tiré un trait. Dans son sac, un revolver et une lettre sur laquelle est inscrit « over » sont les signes d’une volonté de rupture avec cette existence.
L’oeuvre de Ingrid Wallin, artiste Bueno Home Gallery, est foisonnante, plurielle, elle raconte une histoire contemporaine, c’est bien là le propre de la figuration narrative.
Les œuvres de Ingrid Wallin sont présentées en exclusivité par la galerie BHG Bueno Home Gallery :https://bueno-art.com/art-contemporain/ingrid-wallin-artiste/
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