PEINTURES / DESSINS Hugues Amblard

Hugues Amblard maroufle, lacère, fige le temps à travers le support, et même si ce qu’il donne à voir relève de la figuration, celle-ci ne peut prendre vie sans l’abstraction sous-jacente qui la supporte. La trace s’inscrit en deux espaces unis en un temps.

Gorilla Factory

Depuis plus de dix ans, BHG défend le travail de l’artiste Hugues Amblard. Son œuvre fait désormais partie de collections privées et a été exposée lors de grands rassemblements d’Art contemporain, notamment à Londres, au Pays-Bas, en Suisse et au Costa Rica.

Les œuvres que nous présentons sont autant de traces laissées par l’artiste sur le thème de la légende humaine telle que lui le vit. Sa peinture tiendrait du portrait photographique usité par Chuck Close, s’il ne parvenait pas à y inclure des têtes d’animaux venant se substituer à l’homme.

Dans la composition de l’œuvre, la scène, souvent extraite de films, immobilise, arrête le temps. Le visage, la figure recèlent l’histoire d’une vie. La présence physique de l’homme est anéantie et remplacée par celle puissante de l’animal. L’artiste crée à partir de légendes humaines ou cinématographiques, une mythologie peuplée de gorilles, de tigres et d’animaux en tous genres.Dans ses réflexions d’atelier, Hugues Amblard écrit: »A l’origine, un mouvement, le Trans-humanisme, que certains pensent être l’avenir de l’Humanité, mi-humain, mi-machine. Puis il y a le papier, qui donne la base sur laquelle je peins à la gouache, un relief, une vie, une matière et des couleurs.Mon amour du dessin fait le reste, juste quelques traits de positionnement dans l’espace et ensuite les pinceaux… »

Hugues Amblard se lance dans un nouveau projet, après les Gorilles, il revient avec un concept « Les Silencieux »

Les Silencieux

La Figuration libre

Chacun connaît les fantastiques gorilles du peintre Hugues Amblard mais très peu connaissent ce que l’on peut nommer la Genèse de l’artiste dans son expression picturale.

Le commencement naît d’une improvisation, un peu comme celles que l’on rencontre dans le Jazz. Une impro sans partition mais où chaque note vient résonner en harmonie avec les autres. Cette peinture, nommée parce qu’il le faut pour qu’il y est création, figuration libre se veut libre justement. Elle ne répond qu’à l’intuition de l’artiste, plus proche du ressenti que de la composition et pourtant cet ensemble de couleurs et de formes semblent s’installer sur la toile, en prendre possession. Tout un système se met en place, vibrant, sonore, et lumineux.

L’abstraction comme la figuration de Amblard si elle se donne facilement, ne se reçoit pas facilement. Elle bouscule, se montre intrusive et parfois bruyante, mais elle est vie. Elle nous entraine dans les mouvements tour à tour larges ou étroits, elle est cheminement, détachement du connu. Nous ressentons plus que nous voyons, nous sommes à nouveau en connexion avec ce que nous avons perdu.

Nul n’est besoin d’intellectualiser cette peinture, moins encore de comparer ce travail à celui des gorilles. Hugues Amblard n’est pas de ceux qui se contentent de créer ce que l’on attend de lui. Il se questionne, doute, s’interroge, et toujours sur le même sujet, l’Homme. Les gorilles, les œuvres de figuration libre, tout comme les Silencieux, sont un gommage de l’homme, puis du vivant. Ce qui fait notre humanité est effacée et l’artiste nous montre le chemin pour renouer avec ce que nous avons perdu.