PEINTURE Laurent Arpinon
La ligne noire omniprésente dans l’œuvre est telle le subtil passage entre la vie et la mort, les Ténèbres recouvrant la Lumière et ce qui reste est corne ou vanité.
Patient, il peint, coupe, déchire pour recevoir l’éclat de lumière, celui qui met un point final à l’acte de créer.
Ce n’est pas vain, ce n’est pas rien, parce qu’une ligne noire, épaisse, évocation de la corne de la bête au cœur de l’arène est vie.
Impondérable. Qui ne peut être peser. Non mesurable
Qu’est-ce donc alors que cet impondérable dont parle Laurent Arpinon à propos de ses peintures, papiers et autres collages ?
De l’âme sans doute, de ce qui vient habiter l’œuvre à l’insu de l’artiste.
Subtile présence qui prend possession, qui met en mouvement une couleur, un pli de papier, qui alors prend sens.
Il trouble, émeut, éveille sens et conscience cet impondérable.
L’être n’existe que par autrui, l’œuvre est miroir. Elle reflète la vanité de nos existences.
Par vanité entendez vain, vain s’il n’y a pas à voir, sentir, toucher, aimer.
Bien sûr, la vanité dit : « J’étais ce que tu es tu seras ce que je suis », mais elle murmure aussi dans un souffle carpe diem.
Laurent Arpinon laisse faire, il laisse venir à lui, comme l’humble artisan, ce qui n’est qu’un impondérable désir. Il se laisse guider dans sa création comme l’homme de glaise de la Genèse, attendant le souffle de vie.